Denis Dufour | Composer’s notes
Oriflamme
2005 | 10'59 | opus 135 | Maison Ona publishers
for saxophone and percussion
• Dedicated to Radek Knop and Philippe Spiesser
• Création à Perpignan, auditorium John Cage, le 29 novembre 2005 lors du festival Aujourd’hui Musiques par Radek Knop, saxophone, et Philippe Spiesser, percussions
• Création de la version définitive à Paris, salle des fêtes de la mairie du 19e arrondissement, le 17 janvier 2007 lors du festival Divers sons d’hiver par Radek Knop, saxophone, and Philippe Spiesser, percussions
Fluttering, and sneaking into the percussion’s part in its wilful, agile and quick rhythm, the virtuoso and flexible saxophone incorporates the sound proposals inspired by the eponymous poem by Thomas Brando, which is a kind of suite of indications, phrase by phrase, from the beginning to the end of the work. The saxophone’s part consists of seemingly free melodic, harmonic and rhythmic profiles, which the performer colours with extended techniques as echoes to the fragments of the poem, with allusions to various styles and palos of flamenco… A work whose balance of colours and dynamics rely more than ever on the imagination of the performers and their talent as colourists. [Jérôme Nylon, translated by Hamish Hossain]
Oriflamme [Thomas Brando, 16 juin 2005]
Le compas de tes jambes
Luisant dansant dans les fourrés
La chaleur de la nuit
Qui tombe sur mes épaules et me redresse
Ton costume de torero
Lancé à travers l’arène [ta sombre mine de héros]
Une pièce d’or jetée à tous les mendiants
Tes yeux comme une grenade dégoupillée
Une reine en pleurs peinte en or
[Séchées par le sommeil quelques larmes de diamant]
Et ta fuite ensanglantée
Sur les charbons ardents
Dans les rues de Grenade [une promenade de santé]
Les pavés hérissés de flammes
Ton souffle dans mon cou et ta disparition
M’avaient rendu fou
[Des perles de sueur comme seul indice]
A la nage me dirigeant vers Corfou
Et l’égarement multiplié par dix
Pour mon malheur et pour ma perdition t’ayant aperçu
Le parfum de ta course une lame en plein milieu
Je guette de l’île l’apparition, essoufflé
Ayant semé tes poursuivants
Je t’aperçois de loin, je t’ai sifflé
Vu s’évanouir ta silhouette et mon bonheur
Flambant dans les ruelles
Confondu dans le vol d’une alouette
Dans le visage enfantin d’un ouvrier du bâtiment
Étonné une truelle à la main
Dans le lent défilement du paysage, dans un présage de ta peau
Dans ton sillage
Confondu avec les murs
[Nus embrassant tes pas dans tous les passages]
De cette ville à mes drapeaux encore attaché
S’enflamment les lieux où nous fûmes heureux
Là où mon souvenir de toi se consume
Et se déploie de ton corps la flamme
Dans le fracas des armes
Au milieu des armées battues
Des chênes depuis longtemps abattus
Flotte ton oriflamme