top of page

Denis Dufour | Notice des œuvres

Carosello

2007 | 08’14 | opus 140 | acousmatique | support audio | 2 pistes | éditions Maison Ona

• Version stéréo de la version originale 14 pistes

• Réalisation sur ordinateur au studio du compositeur à Paris 19e

• Prises de son : Denis Dufour

• Création à Besançon, Parc Micaud, le 4 octobre 2007 lors du Festival Musiques de rue sur le dispositif du Manège acousmatique

Qui n’a pas rêvé dans son enfance d’un tour de manège infini sur la piste duquel s’envoler pour l’ailleurs ? Carosello a été composé pour Le Manège acousmatique, un projet développé par Philippe Vasseur (Le Monte Charge) et Denis Dufour (Motus), offrant aux passants et visiteurs, enfants comme adultes, d’embarquer dans un rêve sonore inédit. Présentant de loin l’image familière gravée dans nos mémoires, le manège attire le passant, promeneur solitaire, groupes d’amis, familles et enfants. Restauré dans l’esprit original de sa construction – milieu des années 50 –, il se présente comme une toupie qui intrigue surtout par le son. Le dispositif audio est constitué de deux cercles concentriques : un premier cercle de haut-parleurs large spectre positionnés sur chacun des huit piliers au niveau du public, un deuxième d’enceintes plus pointues fixées en surplomb sous le chapiteau. Ainsi, l’auditeur est mis en mouvement – en émotion – au cœur de l’univers sonore créé spécialement pour la circonstance par le compositeur. Dans la conception de son œuvre, Denis Dufour a eu soin d’adapter son travail de spatialisation à la structure tournante du manège, installant une ambiance magique, envoûtante et déroutante.

Installés dans une confortable banquette circulaire, les audionautes sont entraînés sur une orbite musicale émouvante, en rotation autour d’une sphère vidéo. Au fil d’un ruban sonore en perpétuelle évolution, rêvant sur des formes abstraites et fuligineuses projetées en son centre, l’enfant qui vit toujours en chacun fait, bercé par ce manège électronique, une étonnante et insolite expérience sensorielle. Ainsi l’intimité de l’espace perceptif est préservée, et l’on pénètre dans le manège comme dans un cabinet de curiosité, écrin sonore et visuel inconnu. Avec Carosello, les voyageurs sont invités à revivre en boucle, au son de cavalcades, de courses folles, de trajectoires torsadées ou de voyages interplanétaires, comme un écho contemporain de l’émerveillement de leurs huit ans, passant parfois par de petits paroxysmes de frayeur sensorielle qui leur font douter un court instant de tout repère réel, comme dans le train fantôme de notre mythologie foraine collective, ré-évoqué ici par ce son-mystère.  [Jérôme Nylon]

  • Page Facebook
  • Twitter
  • Instagram
bottom of page