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Denis Dufour | Notice des œuvres

Chanson de la plus haute tour

2000 | 72'00 | opus 110 | acousmatique | support audio | 4 pistes | éditions Maison Ona

01. De toutes les formes [04’48] · 02. Des millions de signes [09’35] · 03. Entendant ce flot [09’07] · 04. Sont-ce les sons [08’42] · 05. Quelle route [15’45] · 06. Petite fée [08’49] · 07. C’est lui [04’16] · 

08. Ne pas penser [06’28] · 09. L’invisible [03’30]

• Commande d’État

• Dédié à Pierre Henry

• Œuvre acousmatique en quatre pistes pour deux acousmoniums [version disque stéréo]

• Réalisation au studio du compositeur à Paris 20e

• Prises de son : Denis Dufour, Agnès Poisson, Roberto Kenofsky

• Propositions musicales : Agnès Poisson pour les mouvements 3 et 4, Roberto Kenofsky pour les mouvements 6 et 7

• Enregistrement de la voix : Bernadette Mangin au studio Son-Ré

• Voix : Pierre Henry

• Texte : Thomas Brando

• Création à Paris, salle Olivier Messiaen de la Maison de Radio France, le 23 novembre 2000 dans le cadre de Multiphonies/Cycle acousmatique de l’Ina-GRM par Jonathan Prager et Denis Dufour sur les acousmoniums de l’Ina-GRM et de Motus

Chanson de la plus haute tour est librement inspiré de la vie et de la personnalité d’un artiste que l’on joue à deviner tout au long de l’œuvre. Inspiré de présomptions, d’hypothèses plus ou moins clairement formulées, d’une biographie presque fantasmée à partir de l’œuvre brute du créateur (et pour ainsi dire reconstituée comme la vie des premiers hommes à partir de restes de poésies et d’os calcinés), à partir aussi d’impressions sur l’homme supposément rencontré, sur l’histoire de l’œuvre et sur ce qu’en on dit ses contemporains, sur les impressions qu’ils en ont reçues, le texte chemine comme un discours à la première personne, une sorte de manifeste d’un artiste imaginé : dans un autre monde et à une autre époque, monde qui croise parfois le nôtre à quelques instants décisifs.

Le titre, homonyme de celui d’un poème de Rimbaud, dit la dimension visionnaire et la nécessaire distance que s’oblige à prendre le locuteur pour appréhender un univers dont personne n’a rien deviné avant lui, et qui possède pourtant après qu’il l’eût “chanté” la force et la fascination d’une évidence. Appel à la prière, au recueillement, incantation fébrile et mystique mêlée de considérations contingentes, à mi-chemin entre le rêve éveillé et l’imprécation, croisant les ombres littéraires de Nietzsche, de Thomas Bernhardt, de Rimbaud, de Lautréamont ou d’Antonin Artaud, cette déclaration tour à tour chuchotée, fredonnée, déclamée et martelée nous provoque comme un miroir et comme un masque.

A la fois centre névralgique de toutes les préoccupations humaines, projet de vie recluse et arc-boutée, projet d’immersion totale dans la totalité du réel et aussi de disparition, re-création de l’univers dans un univers parallèle, scission et fusion, le discours se déroule et déroule ses marches, comme autant de savants tiroirs où pourrait être consignée toute la mémoire du monde… pour dire l’inventaire d’un monde réinventé. [Thomas Brando]

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