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Denis Dufour | Notice des œuvres

The Blob

2009 | 10'11 | opus 146 | acousmatique | support audio | 2 pistes | éditions Maison Ona

• Cycle Le Livre des désordres

• Réalisation sur ordinateur au studio du compositeur à Paris 19e

• Prises de son : Denis Dufour, Julien Parès et Agnès Poisson

• Création à Tokyo, auditorium de l’Institut franco-japonais, le 14 février 2009 lors du festival CCMC 2009 par Seiko Tsuruta sur l’acousmonium de l’ACSM116

Sixième œuvre du cycle Le Livre des désordres (1), The Blob emprunte aux clichés du cinéma d’épouvante pour représenter la façon dont la personne bipolaire (ou maniacodépressive) en phase d’exaltation peut submerger et absorber son entourage. Le Blob, un monstre étrange venu d’ailleurs, informe et gélatineux, dévore tout ce qui vit et, en particulier, les sons produits par les êtres humains. Il fuit les sons célestes. Substance absolument envahissante, initialement de la taille d’un point, le Blob grossit à mesure qu’il absorbe une à une les âmes-sons. [Jérôme Nylon]

 

(1) Commencé en 2007, Le Livre des désordres est une suite d’œuvres acousmatiques, instrumentales et mixtes* inspirées par les cycles perturbés de l’humeur propres aux personnes bipolaires, alternant les abysses de la plus profonde dépression et l’exaltation sommitale d’une toute puissance invincible et solaire. Le côtoiement d’un proche touché par ce trouble m’a suggéré d’exprimer par la musique, selon les œuvres, soit son ressenti profond entre excitation et abattement, soit mon observation distanciée de ses changements d’état, soit mes propres souffrances face tantôt à son excessive et destructrice euphorie, tantôt à son épuisante et déroutante immobilité. Compositeur, j’ai, depuis longtemps déjà, investi dans mes musiques** le territoire des sentiments, de leurs désordres et des déjouements dont ils sont souvent l’objet. Le trouble psychique, rarement évoqué de front, apparaît pourtant comme le moteur bien involontaire de nombre d’actions, de décisions, d’œuvres artistiques, d’aventures extraordinaires comme de redoutables tragédies humaines. Modèle à la fois abstrait, conceptuel et anecdotique, j’en ai fait, nourri de mes expériences et de mes rencontres, l’une des bases de réflexion et de construction de ma création. Cependant, chacun sait que la musique n’exprime rien d’autre que ce qu’il peut comprendre de son propre vécu et de ses sentiments, et de ce qu’il peut en accepter. [Denis Dufour]

* L’Esprit en étoile [2007] pour support audio, Spiritus / Stella pour deux basses de viole, Dionaea [2007] pour support audio, Noir [2008] pour piano et support audio, Heimliches Licht [2008] pour flûte et support audio, The Blob [2009] pour support audio, Face aux ténèbres [2009] pour saxophone alto, percussion, piano et support audio, Sprint [2014] pour flûte, percussion, violon, violoncelle et contrebasse, Amor Niger L. [2018] pour voix et support audio.

** Notre besoin de consolation est impossible à rassasier [1989], texte de Stig Dagerman lu par Thomas Brando, Charge maximale [1991], Bazar punaise [1996] et Voix off’ [2005] 91’02 sur des textes de Thomas Brando.

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